Historique

Jusqu’en 1846, les filles et les garçons ont cours ensemble dans la seule école communale de Thulin.

Pour l’époque, ces pratiques semblent peu conformes aux règles de la bienséance. Il est donc décidé de changer cela. L’abbé Antoine Gailly et la commune aménagent donc une deuxième classe dans la maison communale de Thulin. Dans cette seconde classe réservée aux filles, deux Sœurs de la Sainte-Union des Sacrés-Cœurs viennent enseigner : Sœur Félix (en charge de la première classe) et Sœur Marie (en charge de la deuxième classe).

Les Sœurs sont peu satisfaites du programme belge de l’époque et décident de l’étendre au système français. Malheureusement, elles se heurtent au règlement scolaire de l’époque et doivent faire marche arrière.

En 1856, Sœur Félix demandera sa mutation suite à ce point de vue différent sur le programme et sera remplacée par Sœur Léonce. S’en suivirent Sœur Xavérie, Sœur Sylvie et Sœur Philomène-Marie (de 1902 à 1926).

En 1879, les libéraux sont au gouvernement. Jugeant la législation de 1842 trop favorable à l’enseignement catholique, ils votent une loi (dite « la loi du malheur ») obligeant les communes à se doter d’une école neutre et laïque. Révoltés, bon nombre de chrétiens financent sur leurs deniers personnels un enseignement libre.

À Thulin, les religieuses suivent le mouvement. Elles quittent la maison communale et s’installent dans une petite maison à la rue Basse (actuelle rue du Couvent). À l’époque, Monsieur Lemaur, propriétaire de la sucrerie (en face de l’église et actuelle école communale) leur prête quelques locaux. L’abbé Gailly et quelques familles aisées pourvoient à leur entretien.

Une école pour les garçons est installée à la rue de la Citadelle (actuelle rue Combattant Léon Mahieu).

En 1884, revenus au gouvernement, les catholiques votent une nouvelle loi rétablissant la religion dans les horaires et laissant le choix aux communes d’adopter une école officielle neutre ou une école libre.

À Thulin, les Sœurs réintègrent les locaux de la commune en 1885.

En 1890, suite au retour des libéraux au Collège communal, les Sœurs sont remerciées et remplacées par des institutrices laïques. Elles s’installent donc définitivement à la rue Basse. Deux des trois petites demeures devenues inadéquates et vétustes sont détruites et l’abbé Gailly décide de la construction d’un nouvel immeuble, l’érection d’un bâtiment destiné aux classes maternelles et des appartements privés des Sœurs.

En 1916, l’école reçoit désormais des subsides de l’Etat.

Actuellement, nous ne disposons pas de renseignements supplémentaires sur le fonctionnement et l’histoire de l’école durant la première guerre mondiale.

En 1922 est engagée la première institutrice laïque : Lucie Wattecamps.

En 1929, suite à un accroissement de la population, l’école ouvre une deuxième classe maternelle. Elle sera installée dans la troisième petite maison acquise en 1879. Elle sera rehaussée et réaménagée. Désormais, la façade extérieure se présente sous la forme que nous lui connaissons actuellement. La communauté compte alors trois religieuses (dont une institutrice) et trois enseignantes laïques.

Le 10 mai 1940, la population apprend avec stupeur que l’Allemagne a déclaré la guerre à la Belgique. Les écoles ferment leurs portes mais les Sœurs restent sur place. Presque tous les jours, elles accueillent des réfugiés dans les classes (familles, soldats, …). La nuit du 17 mai, on annonce l’arrivée des Allemands. Le village se vide de sa population. Les Sœurs restent, prient et reçoivent quelques vivres des habitants demeurés au village. Le 23 mai ont lieu les combats dans Thulin ! Les mitrailleuses crépitent, les canons tonnent ; les Sœurs sont terrées dans la cave du couvent. Après la capitulation du Roi, la population revient, les écoles rouvrent et les enfants reviennent à l’école. Durant toute la seconde guerre mondiale, les Sœurs continuent leur enseignement mais par manque de charbon (réquisitionné ou rationné), l’école ferme plusieurs jours. Elles donnent aussi du pain aux enfants qui ont faim.

Après la guerre, sous l’impulsion de l’abbé Georges Delcoigne, des cours professionnels (section couture et section ménagère) sont dispensés aux adultes.

En 1957, l’école accueille une première institutrice mariée : Marie-Claire Vandergheynst (qui deviendra directrice de l’école en 1976). C’est une nouveauté car depuis que le couvent recourt à des institutrices laïques, il les héberge et elles doivent en respecter les règles rigoureuses (y compris vivre dans le célibat).

En 1960, les dernières Sœurs quittent  l’école pour rejoindre leur ordre à la communauté de Dour. C’est la fin du couvent mais l’école subsiste.

En 1977, la rue Basse est renommée rue du Couvent.

En 1980, André Delforge, instituteur à l’école des garçons, devient directeur de l’école des filles.

En 1981, les appartements des sœurs se transforment en classes et un réfectoire voit le jour au rez-de-chaussée.

En 1984, la commune d’Hensies cède des terrains (par bail emphytéotique de 99 ans) permettant ainsi de désenclaver l’arrière du bâtiment et créant les cours de récréations actuelles. L’entrée se fait désormais par la rue Feron Moustier. Le 16 août de la même année a lieu la fusion des deux implantations libres. Désormais, filles et garçons reçoivent leur enseignement en commun. Les classes maternelles et les classes inférieures s’établissent dans les bâtiments du couvent et les classes supérieures dans les locaux de la rue Combattant Léon Mahieu (anciennement rue de la Citadelle). André Delforge devient directeur des implantations réunies.

En 1987, on décide de regrouper toutes les classes dans les locaux de l’ancien couvent.

En 1990, les plus grands travaux de l’école sont lancés depuis sa création. On agence convenablement le bâtiment principal ; il doit contenir cinq classes primaires, un réfectoire (actuelle classe de 1ère maternelle) et une cuisine. L’étage est desservi par un solide escalier en béton. Simultanément, on construit une nouvelle aile pour abriter deux classes maternelles, un bloc sanitaire et un local d’accueil (qui sert de classe de gymnastique et actuelle classe de 4ème primaire). Les travaux se terminent en 1991.

À cette époque et dans les années qui suivent, les festivités traditionnelles (souper de l’école, fête scolaire, exposition de fin d’année) qui rythmaient déjà la vie scolaire se développent et de nouvelles activités se mettent en place au fil du temps : marché et veillée de Noël, commémoration de l’Armistice, marche parrainée au profit du Télévie, classes ouvertes, cross inter-écoles, jeux interclasses de rentrée,…

En avril 2000, André Delforge partant à la retraite, la direction est reprise par Françoise Delcourt.

Fin 2000 – début 2001, un nouveau réfectoire est construit dans l’ancien jardin de l’école par l’Entente Saint-Martin.

2015 : Arrivée d’un module sur un terrain communal ( bail emphytéotique), local supplémentaire.

Le 1er septembre 2020, l’école accueille une nouvelle directrice : Sara Cardella.

Le 1er septembre 2021, l’école est baptisée et reçoit le nom de:

Ecole Fondamentale Libre Saint-Martin de Thulin.

 

Résumé par Ghislain CROMPOT, instituteur à l’école Saint-Martin

 

Bibliographie/Sources :

« L’école du Couvent, Brides d’Histoire », Georges Hallez, 1991.

Témoignages divers de particuliers sur le groupe Facebook « Les dessous de la vie thulinoise »

Témoignages divers des anciens et actuels instituteurs (-trices) et directions de l’école .

Documents et témoignages divers de Madame Chantal Hallez, présidente du P.O., jusqu’en 2022